Ma soeur, mon frère, morts à Gaza
Tués en Syrie, en Ukraine, en Irak,
Au Tibet, En RCA...le désordre est partout
On n'a même pas le temps du deuil
Comment le jour peut-il encore venir
Après tant de nuits plus lourdes que tout !
Le jour et ses caresses sur la peau
De mon frère, ma soeur, c'était avant
L'horreur,
Le jour innocent à la naissance
De vos poignets, ma soeur, mon frère
Au coin de vos yeux, le jour
Épousant la commissure de vos lèvres
C'était avant
L'insoutenable
L'enfer toujours sur Gaia
La lumière dans vos cheveux, ma soeur
Mon frère, comme une main aimée
Vous frôlant de confiance
C'était avant
Est-il possible que cela ne soit jamais plus ?
Que l'on n'y ait jamais assez cru
Pour empêcher la guerre !
O ma soeur, mon frère, mes jardins d'amour
Dévastés par la folie meurtrière, le pouvoir
Et l'argent !
Que ce monde est schizophrène
Prônant les plaisirs particuliers partout
Dans les pays vendeurs d'armes, voleurs d'âmes
Laissant massacrer des populations entières ailleurs
Déjà privées de tout
De liberté, de dignité
Pierres, rivières sont couvertes du sang versé
La Nature prise à témoin est trahie
Elle aussi, frappée de tous côtés
Nul sanctuaire où se reposer
Où se tenir, pour l'ange effrayé
Même le vent a une odeur d'infamie
La mer roule des insomnies
O crève-coeurs de l'enfance bafouée
De l'innocence dépecée
Renaîtrons-nous un jour, pour toujours
À la tendre unité d'un azur
Sa paume bienveillante sur nos joues
Aussi fragiles qu'un visage
D'hirondelle, de papillon
Ma soeur, mon frère
Mes jardins d'amour
Vos baisers vers le ciel sont des baumes
Qu'aucun humain ne sait donner avec l'élan
Printanier, la nudité, qui vous sied à merveille
Réjouissant l'univers
O mon frère, ma soeur
Offrez-nous ( comme vous savez si bien le faire
sans penser à mal ) la joie de chaque jour
Reliant ce qui est perdu, dispersé
Par la grâce de vos jardins d'amour.